Visite imprévue [Katherine]

Le soleil me réveilla doucement, alors que je dormais d'un sommeil profond, bercée par la chaleur rassurante de la couette douillette. Souhaitant profiter de ce confort plus qu'agréable, je décidai de paresser sous les couvertures. Finalement apaisée, je jetai un coup d’œil au réveil, qui m'indiqua l'heure avancée de 11h10. Je fus surprise d'être restée si longtemps dans une relative oisiveté. Je tergiversai un instant puis décidai qu'il était temps pour moi de m'activer. Je rejetai donc la couverture et me levai rapidement. Je savais très bien ce qu'il se passerait si je trainassais encore cinq minutes de plus dans ma chambre. Comme d'habitude, je fis mon lit avant de descendre au rez de chaussée.

Je me dirigeais calmement vers la cuisine, située face au jardin, tandis que la faim progressait, grandissante. Des tartines beurrées et un jus d'orange suffirent à me rassasier. Je rangeai le tout avant de remonter dans ma chambre, où je préparai mes affaires en vue d'une bonne douche. Située en face de ma pièce privée, la spacieuse salle de bain me rassurait. Une fois prête, je regagnais le salon, un bon livre à la main. Je m'installais confortablement sur le canapé, un plaid sur les genoux et une tasse de thé fumante sur la petite table basse. Une fois toutes les conditions réunies, je me plongeai dans "Lestat le vampire", d'Anne Rice, que j'affectionnais tout particulièrement. Non pas parce que l'histoire du vampire m'interpelle, bien que je me sente concernée puisque je suis également un vampire, mais surtout pour le style de l'écrivain.

J'étais donc plongée dans le récit, tout en buvant quelques gorgées de thé page après page, quand la sonnette retentit. Surprise, je sursautais. Je n'avais pas prévu de rencontrer du monde aujourd'hui. Malgré tout intriguée, je reposais mon livre et ma tasse, me débarrassais de mon plaid à la hâte et me dirigeai vers la porte d'entrée. J'étais curieuse de savoir qui me rendait visite à midi passé. Je n'allais de toute façon pas tarder à le savoir. La sonnette retentissait toujours à tue-tête, tandis que je me retrouvai enfin devant la porte. Je finis par l'ouvrir. L'étonnement me cloua sur place, ne m'attendant absolument pas à cette interlocutrice. Katherine était plantée là, s'acharnant avec violence sur ma pauvre sonnette, elle qui n'avait rien demandé.Je restais à la regarder, sans savoir quoi répondre.

Visite imprévue - Alice

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Je restais sur le seuil à regarder Katherine, quand cette dernière se dirigea droit vers ma chère demeure. Toujours fidèle à elle-même, Katherine ne put s'empêcher de lancer une ou deux remarques bien senties, mais dont je ne me vexais pas. Je connaissais suffisamment la jolie brune qui était en train de se diriger vers le hall d'entrée pour prendre ses répliques au second degré. Katherine n'avait pas changé, depuis la dernière fois qu'on s'était rencontrées. Elle entra chez moi, pas gênée le moins du monde. Cela m'éviterait au moins d'imiter une carpe. Je la suivis et refermai la porte. Un léger sourire s'étira sur mes lèvres. Cette visite allait s'annoncer divertissante, je le sentais.

Katherine, quel plaisir de te revoir. Je te sers quelque chose ?

Bien que nous ne soyons pas de réelles amies, j'appréciais son intelligence et sa vivacité d'esprit. Elle ne se compliquait pas l'existence et aimait la fête autant que moi, si ce n'est plus. Je l'invitais silencieusement à prendre ses aises pendant que j'allais nous chercher deux verres. J'eus une soudaine envie de danser et j'esquissais quelques pas de danse, juste pour le plaisir. Je n'eus aucun mal à dénicher les verres et retournai dans le salon, aux côtés de mon invitée. Je déposais les verres sur la table basse, avant de me tourner vers mon interlocutrice et alliée de longue date.

J'ignorais que tu étais de retour à Mystic Falls. En quel honneur nous rend-tu visite ?

De nouveau, un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Malgré toutes ces années d'absence, je n'avais rien oublié. Le bal des Fondateurs, l'attaque surprise, le sauvetage discret de Katherine. Malheureusement, beaucoup des vampires que j'avais apprécié étaient morts au cours de l'incendie. Je m'étais obligée à ne rien faire, pour ma propre survie. Je m'étais enfuie sans n'en parler à personne, emmenant une tristesse colossale avec moi. Sentant un regard insistant, je m'aperçus que je m'étais replongée dans mes souvenirs, laissant Katherine parler toute seule. Je relevais la tête, un franc sourire accroché à mon visage.

Je suis désolée. Que me disais-tu ?

Je choisis le confort et posais, avec une nonchalance étudiée, mes pieds, sur le canapé où je m'étais assise, faisant pleinement face à Katherine, qui me regardait toujours avec insistance. Je me penchai, saisis mon verre et en profita pour trinquer avec elle.

A ton retour !

Je bus mon verre avec joie. J'aimais énormément mon chez-moi. C'était mon âme. Je chérissais la bibliothèque, l'immense jardin avec piscine, les portes-fenêtres qui laissaient passer les rayons chaleureux du soleil, les pièces spacieuses mais accueillantes. J'aimais tout, définitivement tout, et prenait un plaisir monstre à décorer ma demeure. Quel bonheur d'être ici ! Je ne me voyais pas quitter cette vie. Je savourais ce moment, comme tant d'autres.

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